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Croyez-vous que Noël ait toujours été le théâtre du père Noël et ses nombreux cadeaux? Il n’en n’est rien. Depuis des millénaires, dans de nombreuses cultures, le mois de décembre se clôture par des rites et des célébrations liés à la lumière. Cet article retrace l'origine des fêtes de fin d'année. Les symboles et les rituels impactent notre inconscient et donc notre vitalité.
Les fêtes de fin d'année prennent une grande place dans notre société. Elles peuvent s'exprimer par une sur-abondance de consommation : cadeaux, plastiques et emballages, des mets rares et des gaspillages, ainsi que des dépenses énergétiques pour les illuminations…
Ces excès peuvent être répugnant pour une âme à la sensibilité écologique.
Alors faut-il renier les traditions de nos ancêtres parce qu’elles ne correspondent plus à notre monde en évolution ?
Comment ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain ?
Etymologiquement, Noël viendrai du latin natalis : ‘de naissance’.
Bien sûr, cela peut être la naissance de Jesus Christ, comme le raconte cette histoire que l’on connait tous. Mais est-ce un hasard si cela tombe le même jour que la renaissance du soleil?
Après l’équinoxe d’Automne (21 septembre), la lumière des jours ne fait que décliner pour atteindre l’apogée de l’obscurité le 21 Décembre : le solstice d’hiver.
Solstice signifie ‘le Soleil s’arrête’, l’axe de la Terre atteint son inclination maximum avant de repartir dans la direction opposée.
C’est la fin d’un cycle, le début d’un nouveau. Le Soleil renaît après avoir décliné pendant de longs mois : c’est le retour de la lumière dans la nature et ses cycles.
De nombreuses cultures pré-christianiques avaient leur propres fêtes et rituels autour de cette date :
Alban Arthan dans la culture druidique, la fête de Yule en scandinave, les Saturnales chez les romains…
Donc, non, ce n’est pas un développement humain récent. Nous faisons partie d’une longue lignée d’ancêtres du monde entier qui ont célébré les mêmes périodes de l’année.
Dans les cultures païennes aux origines scandinaves (Vikings), chaque moment clé du cycle des saisons donnait lieu à des célébrations. Nombre de ces fêtes font encore partie de nos traditions, simplement d’autres cultures s’en sont emparées et les ont enrichies.
La fête de Yule c’était la victoire de la lumière sur l’obscurité. Concept que l’on a ensuite relié à la naissance de Jésus, une référence symbolique à cette renaissance du soleil et de la lumière. Ainsi, Noël est une fête de lumière et l’on illumine les rues, les maisons et les sapins.
Nos ancêtres étaient très attentifs à la course du soleil car, vivants dehors, la quantité de lumière dans la nature impactait directement leurs vies.
Le 21 décembre est le solstice d’hiver, le jour le plus sombre de l'année. Entre le 21 et le 25, le soleil modifie très peu sa course.
À partir du 26 décembre c'est la remontée de la lumière : on commence à gagner une minute de soleil par jour, le soir.
Le 7 janvier c’est le vrai retour à la lumière : les jours grandissent beaucoup plus vite, nous gagnons du temps de soleil le matin également. L’épiphanie se fête le 6 Janvier dans la culture chrétienne.
Entre le 21 décembre et le 7 janvier il se passe 12 jours entre l’obscurité la plus forte et la renaissance totale de la lumière. Dans certaines traditions, ces 12 jours étaient à l'image des 12 mois qui passeront dans l'année qui arrive.
Au sens spirituel, quelle que soit votre culture, c’est le moment idéal pour entrer en introspection et contacter le soi intérieur. C’est le moment pour réfléchir à qui on est, et, où est-ce que l’on souhaite aller. Comprendre nos émotions, nos pensées, pour être au clair avec nos motivations et nos désirs.
Qu’est-ce que je souhaite réaliser cette année? Quelles valeurs je veux respecter? Quelles stratégies je vais mettre en place?
D’une manière, cela ressemble aux « bonnes résolutions » de début d’année. Mais, pratiqué avec profondeur et conscience, ces temps de réflexions offrent une opportunité pour que les choses changent, petit à petit.
Nos ancêtres le faisait naturellement. La bûche de Noël était un énorme bout de bois que l’on avait prélevé au solstice d’été (21 Juin), puis décoré et béni (rameau de buis). On l’allumait le jour de la fête de Yule et elle devait brûler plusieurs jours pour protéger le foyer familial. Symboliquement, ce sont nos veilles croyances et nos mauvaises pensées que l’on met au feu. Se purifier de nos histoires et schémas qui entravent, pour pouvoir renaître dans une nouvelle lumière.
Cette période de fêtes de fin d'année est donc un bon moment pour prendre conscience des pensées qui nous façonnent.
Choisir celles que l'on veut favoriser, les développer grâce à nos nouvelles résolutions; et mettre au feu celles dont on veut se séparer. C’est un rite de passage.
Passage d’une année, d’un cycle de la vie à l’autre. Cela peut aussi représenter le passage de l’enfance à l’adolescence.
La magie du père-noël est réservé aux enfants, qui l’abandonnent dès lors qu’ils sont en âge de devenir grand.
Nous pouvons voir ce mythe comme une initiation. L’enfant à partir d’un certain âge n’y croit plus. Il a atteint l’âge de raison.
Son monde magique, imaginaire, tombe. Il peut-être le moment de lui expliquer ce qu’est une croyance et comment nos propres croyances façonnent notre réalité.
« Nous n’existons que dans l’image que nous créons » CG Jung
Quoi qu’il en soit, ces fêtes traditionnelles sont porteuses d’une symbolique riche qui nous relie à nos ancêtres et aux cycles de la nature. D’ailleurs, dans les traditions scandinaves, les cadeaux tombés du ciel étaient des objets ayant appartenus aux ancêtres de la famille. La transmission de la mémoire, une passation de savoirs entre générations.
Aux pieds des sapins du XXIe siècle, ce sont plus des symboles du capitalisme que la mémoire des anciens, qui sont déposés.
Je reconnais que le monde change et que certaines de nos habitudes ne sont plus adaptées. Mais peut-être y a-t-il une manière de changer la forme de nos coutumes tout en conservant l’essence des symboles qu’elles portent ?
C'est le défi des générations à venir, comment préserver notre culture tout en transformant nos habitudes nocives pour la planètes et les humains. Tout reste à imaginer de ce coté là.
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À bientôt.
Alexis.
- Claude Levi-Strauss – Le Père-Noël supplicié, 1952, éditions Seuil.
- http://cigalemistralavande.centerblog.net/6574575-NOEL-EN-PROVENCE-LE-CACHO-FIO-
- https://www.brunhilde-mag.com/index.php/2019/12/11/noel-paien-histoire-millenaire/
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