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Comment la nature peut-elle devenir une source d'inspiration ? Étude de cas avec l'artiste Sandrot.
Depuis la nuit des temps, de nombreux artistes s’inspirent de la nature pour laisser leur art s’exprimer.
Comme si les éléments leurs permettaient de se reconnecter à quelque chose d’essentiel au fond d’eux, une source, une énergie d’où peut émerger des visions pour créer la beauté.
L’artiste Sandrot ne fait pas exception à la règle.
Renommée pour ses peintures d’animaux, elle a bien voulu nous offrir le temps d’une interview pour que l’on puisse comprendre comment elle prend contact avec sa créativité.
À la fin de l'article, vous trouverez le lien de l’interview en vidéo, et vous aurez accès à un bonus (un exercice pratique pour se connecter à sa créativité).
Nos vies sont tellement remplies du quotidien que l’on a parfois du mal à s’accorder un instant.
Sans être artiste de profession, nous avons tous au fond de nous un besoin de création.
L’écriture pour certains, la sculpture, la musique ou le théâtre pour d’autres…peu importent les formes, notre être cherche à s’exprimer.
Seulement parfois, nous ne savons pas par où commencer…Il nous manque quelque chose : une intuition, une inspiration.
Nous nous sentons bloqué. Comme si nous étions coupés de notre créativité, coupés de notre perception de la beauté.
C’est très frustrant.
Lorsque nous partons en voyage, nous avons la tête totalement vide, nous sommes alors ouverts à de nouveaux ressentis et cette créativité revient.
Vous avez peut-être déjà eu cette expérience-là ?
« En voyageant nous sommes physiquement éloignés de notre vie quotidienne, c’est alors plus facile de prendre de la distance et de lâcher prise ».
Sandra nous explique comment elle s’y prend pour rester en contact avec cette source, même dans son quotidien.
Car dans son cas, c’est cette source qui la fait vivre, elle ne peut se permettre de s’en déconnecter.
Pour Sandra, deux phases construisent son processus de création :
1- la phase d’inspiration
2- la phase de réalisation artistique
La phase d’inspiration est un temps de vide, elle ne pense plus à rien, elle est totalement détendue et laisse divaguer son esprit.
C’est un temps de rêverie, un moment où le temps s’arrête. Elle laisse venir ce qui vient de son intérieur.
Depuis toute petite elle vit régulièrement des moments comme cela.
Elle est, en quelque sorte, prédisposée à entrer dans cet état de rêverie.
Il arrive que cet état lui tombe dessus sans qu’elle ne l’ai décidé, elle est prise par l’inspiration, à n’importe quel moment de la journée, peu importe l’endroit.
Mais parfois il lui arrive « d’aller le chercher » : c’est « s’offrir un temps pour soi, se couper du monde extérieur ».
Dans cette phase d’inspiration, la nature l’aide beaucoup, elle se sent en connexion.
Passer du temps libre en forêt, se projeter mentalement dans les arbres pour sentir le mouvement des feuilles, les racines, la force du tronc…
C’est ce qu’elle appelle : « être dans la rêverie »
Cela stimule son inspiration.
Elle reçoit alors comme une impulsion, qu’elle veut déposer sur le papier. Souvent par des croquis : elle fixe une émotion, une lumière, un instant, comme ça vient, sans aucune forme.
Dans cette phase, il n’y a pas de beau ou de moche, pas d’analyse ni de jugement, c’est « juste pour soi », elle verra par la suite si ce croquis servira pour un tableau ou pas.
Ensuite, vient la phase de réalisation.
Un croquis ou une inspiration qu’elle a eu pendant sa rêverie l’a suffisamment touchée pour qu’elle ait maintenant envie de lui donner forme.
Dans cette deuxième phase, elle va rendre son idée visible aux yeux du monde.
Elle souhaite donc lui donner la forme qui lui convient.
Elle va, pour cela, utiliser tout un panel d’outils et de techniques qu’elle maîtrise, qui va lui permettre « d’habiller » son inspiration à son goût.
Dans cette phase elle est souvent isolée dans son atelier et n’est plus en connexion avec la nature. Elle est totalement plongée dans ses techniques et décrit, là encore, une sensation de distorsion du temps « c’est un peu comme si le temps s’arrêtait ».
Cet état est pour moi à rapprocher de l’état de Flow décrit par le professeur Csikszentmihalyi.
Un état où notre motivation et nos compétences s’impliquent si fortement dans une tâche que cela fait basculer notre cerveau dans un état d’hyper vigilance (n’hésitez pas à lire mon article sur l’état de flow pour en savoir plus).
Cet état est accessible dans n’importe quelle activité, c’est surtout l’intensité que l’on y met qui compte.
Pour la suite de l’article nous nous concentrerons plutôt sur la phase d’inspiration décrite par Sandra, car c’est celle où elle se sent connectée à la nature et c’est donc celle qui m’intéresse le plus.
Quand nous interrogeons Sandra sur ce lui permet de déclencher son état de rêverie à l’origine de son inspiration, elle donne tout un lot de sensations.
Des lumières, des odeurs, des détails précis comme les couleurs d’un scarabée, les reflets de la lumière sur une goutte d’eau…
C’est capter une émotion, un moment, « une ambiance » du quotidien et le ressentir dans son intérieur.
C’est être présent à l’instant.
Les sensations nous sont, pour cela, d’une grande aide.
Cela évoque en moi l’état de fascination douce décrit par les scientifiques comme extrêmement bénéfique pour recharger nos capacités cognitives (n’hésitez pas à lire mon article sur le sujet).
C’est ouvrir ses sens au monde extérieur, se laisser émerveiller par ce qu’il offre.
Sandra nous conseille « d’observer le monde d’un regard d’enfant ».
Pas besoin d’aller loin.
Bien sûr, en nature sauvage l’exercice est plus facile (et les études scientifiques le montrent), mais la nature est partout et Sandra se suffit d’un platane ou d’un scarabée dans son jardin.
Elle parvient à « se sortir du quotidien tout en y restant ».
Bien qu’elle ait des facilités dans ce domaine, elle pense vraiment que cet état est accessible à tous, que chacun en possède les capacités.
L’entrainement à la rêverie nous aide à toucher à l’inspiration.
Voici un exercice facile à mettre en pratique pour vous aider à vous connecter à votre créativité.
Lorsqu’elle est en connexion avec sa source d’inspiration, Sandra ne force jamais sa créativité.
Elle laisse toujours émerger ce qui lui vient naturellement.
Je tente l’explication avec un exemple :
Dans le cadre de son travail, elle est en relation avec une association qui accueille des félins (lion, tigre, jaguars…). Une « maison de retraite » pour les fauves issus principalement de cirques.
La proximité avec ces animaux la touche profondément. « La première fois que j’ai vu le tigre Malish, j’ai pleuré ». Touchée par la beauté du félin, sa force et le respect qu’il inspire. « Sa gueule est plus grande que ma tête, c’est une force de la nature ».
Toutes ces émotions et ces sensations la reconnectent à sa source créative.
Elle se sent, par la suite, inspirée ; viennent alors l’envie et le besoin de créer.
Malgré le fait que ce soit ce lion, qui ait déclenché cela en elle, elle ne se sent pas obligée de le représenter.
Il a été le médiateur de sa source, mais sa créativité a une certaine autonomie, elle lui dicte quoi peindre.
« L’ambiance et l’émotion ressenties me reconnectent à la source, mais cela ne me donne pas forcément envie de peindre le sujet principal. Je peux très bien peindre un écureuil à la suite de ces émotions. »
« Je ne force pas l’inspiration, je la laisse venir ».
Elle montre ici une facette de la créativité : l’autonomie.
Quelque part, être connecté à la source c’est aussi être possédé par elle, c’est accepter de lâcher prise, totalement, et ne plus contrôler ce qui vient.
Notre corps devient l’instrument de l’expression d’une mélodie céleste.
Cela me rappelle C.G. Jung qui étudiait l’art pour comprendre les schémas inconscients de l’humanité.
Quoi qu’il en soit, j’ai été très heureux de rencontrer Sandra lors d’un de mes stages. Ses peintures véhiculent beaucoup d’émotions, et sont un beau miroir des possibilités de la nature.
De plus, Sandra est engagée dans des associations de préservation de l’environnement : l’association MIRACETI (pour la protection et le recensement des cétacés en Méditerranée), et l’UICN (l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Elle utilise son art pour aider les gens à prendre conscience, pour faire un lien entre les données scientifiques et le grand public.
« Transmettre de l’amour et de l’émotion à travers mes peintures pour sensibiliser les gens »
Je la remercie infiniment et lui souhaite une belle continuation.
Vous pouvez visiter son site internet ici
Tout en bas, vous pouvez visionner la vidéo de l'interview d'où sont tirées toutes les citations.
L'écriture de cet article m'a demandé beaucoup de temps, laissez un like juste dessous pour m'encourager, puis partager-le avec un de vos proches.
Merci pour votre attention.
Alexis.
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